Jusqu’en 2017, l’histoire et l’oeuvre d’Everett Ruess étaient le privilège de certains Américains et de rares Français. Grâce à Emmanuel Tellier, le destin tragique de ce jeune poète, considéré comme Rimbaud par ses contemporains, nous est désormais connu. Proche de Dorothea Lange, Everett Ruess regardait à la fois vers la ville et ses affres et vers les grands espaces encore vierges des démons apportés par sa propre civilisation. Comme plus d’un Américain, Everett Ruess était fasciné par les Indiens et buvait jusqu’à plus soif le désert de l’Utah. Ruess est parti plus d’une fois, à la rencontre des Navajos et des plateaux de l’Utah. Jusqu’à sa disparition en 1934 dans le sud de l’Utah lors de son ultime expédition. Emmanuel Tellier revêt les habits de Tintin et part sur les traces de cet Américain. La Disparition d’Everett Ruess offre plusieurs degrés de lecture.
On peut uniquement écouter le disque, qui est la la bande originale du film documentaire réalisé par Tellier. Sur ce disque, il donne raison à ceux qui croient que les plus forts sont ceux qui en mettent le moins. Accompagné par un clavier et épaulé par Cassandre Berger et Olivier Libaux (Nouvelle Vague), Emmanuel Tellier est aussi efficace qu’un Bill Callahan et aussi touchant qu’un Jason Molina.
Comment ne pas pleurer en écoutant How The Wild Calls To Me ? Comment résister à My Body You Will Never Find ? Et on pourrait se poser ces mêmes questions à chaque chanson. Enregistré par Rémi Berger, ce disque sonne comme aucun autre disque. Dans une récente interview, Emmanuel Tellier nous confiait : « en France, on a un peu la sale manie de ne jamais aller au bout des choses, on en garde toujours sous le coude, histoire de ne pas froisser l’auditeur – ou pire : les responsables de la maison de disques. » Ce disque répond à cette philosophie. Ecouter ce disque dans son salon c’est se surprendre à croire que Tellier fait ses gammes à côté de vous…
Discographie
Emmanuel TellierEmmanuel Tellier – Not Coming Home
On peut, en plus d’écouter ce disque aller voir le film dont il est la bande originale. Et là, un nouveau miracle se produit. Les êtres sonores que sont Stella, Waldo, Everett prennent vie sous yeux. Emmanuel Tellier adore la géographie. Le lire dans les années 90, c’était partir poursuivre Daho dans New York ou découvrir Dayton avec >Guided By Voices. L’écouter en 2019 (et le voir), c’est découvrir le Grand Ouest américain à l’époque charnière que sont les années 30. Le Far West n’est pas tout à fait terminé, l’American Way Of Life pas tout à fait commencée… Regarder Voyage dans l’Amérique des ombre, c’est donc découvrir cette Amérique de London, de Lange qui rend si nostalgique.
La Disparition d’Everett Ruess – Voyage dans l’Amérique des ombres (teaser)
Enfin, on peut aller voir Emmanuel Tellier en concert. Toujours accompagné de Berger et de Libaux, il vous livrera une version live somptueuse de ses nouvelles (meilleures) chansons.
Emmanuel Tellier - La Disparition d'Everett Ruess - Voyage dans l'Amérique des ombres
La Disparition d’Everett Ruess – Voyage dans l’Amérique des ombres d’Emmanuel Tellier sera disponible le 8 mars 2019 chez December Square/Differ-Ant.
Emmanuel Tellier sera en concert le 14 mars 2019 au Mona Bismarck American Center (Paris) dan le cadre du Festival Paris Music.
La pochette du disque est signée Pascal Blua.
- How The Wild Calls To Me
- My Body You Will Never Find
- Theme For Stella
- When You Sleep
- Not Coming Home
- When I Go I Will Leave No Trace (Suivi De Death Takes A Holiday)
- Blue Is The Valley
- Cathedral Of Tears
- Navajo Mountain
- De 531 North Ardmore Avenue
- More Letters (1934)
- Stella
- Alone With The Sky
- Walking Walking Walking
- The Thousand Year Long Road
- Theme For Christopher (Suivi De Houses And Mansions)
- Have You Seen Our Son (Piano Themes 1 And 2)
- Sundown
- Theme For Waldo
- On The Grand Circle Tour