La dégaine est toujours la même. La voix est toujours la même. David Berman n’a de cesse de le répéter : il n’a pas changé.
Ce rejeton d’un lobbyiste qui ferait passer Nicolas Dupont-Aignan pour un gentil communiste a trouvé le salut dans l’écriture.
Dès 1994, Berman s’est acoquiné avec Stephen Malkmus et Bob Nastanovich pour écrire des merveilles dont on ne s’est à vrai dire jamais remis. Comment ne pas chialer en écoutant Black And Brown Blues ? Comment ne pas être obnubilé par There is a place ?
En 2008, Berman a brusquement sifflé la fin de la partie. Le revoilà donc, entouré de Woods pour son nouveau projet. Onze ans d’absence pour onze morceaux touchés par la grâce divine, par la grâce de Lou Reed. Se livrant à un autoportrait au vitriol, David Berman dégaine encore des chansons qui éclairent toute la concurrence par leur simplicité apparente et leur beauté implacable.
Silver Jews – Darkness & Cold
La preuve encore avec Margaritas at the Mall, une chanson existentialiste qui évoque le Purgatoire. Berman, qui s’est assuré une place au paradis avec ses disques, disserte sur le monde et sa vie tel un John Fante qui aurait rencontré John Cale dans un bar.
Purple Mountains – Margaritas At The Mall
Berman n’a pas changé. Il y a de fortes chances qu’il ne vienne pas chanter ses nouvelles chansons en France. On va donc écoute religieusement ce disque dans notre salon et l’écoute raconter sa vie.
Purple Mountains de Purple Mountains sera disponible le 12 juillet 2019 chez Drag City.
- That’s Just the Way I Feel
- All My Happiness Is Gone
- Darkness and Cold
- Snow Is Falling in Manhattan
- Margaritas at the Mall
- She’s Making Friends
- I’m Turning Stranger
- I Loved Being My Mother’s Son
- Nights That Won’t Happen
- Storyline Fever
- Maybe I’m the Only One for Me