Mais il y aurait rapidement bien autre chose. Il y aurait cette fragilité étrange, enrobée de papier gras, badigeonnée de vernis brillant bon marché. Ce vernis qui très vite craquellerait sous les à-coups de rêves d’enfants soldés. Ceux que l’on tente de racheter, en vain, dans nos jeux d’adultes, déshumanisés, érotiques et meurtriers, glaçants, à s’y cramer. C’est le cercle vicieux et nous au milieu. On pourrait bien supplier, qu’il n’y aurait rien à faire. Emprisonnés, conscients qu’il nous reste qu’à feindre d’oublier cet indéfinissable relent, tout au bout, de fosse ou de charnier.
Le vernis alors ne cacherait plus rien, et tout deviendrait subitement presque pathétique, presque mélancolique, presque macabre. Tout un peu plus sombre. Trop de désirs. Trop de grimaces. Et Hystérie basculerait alors, pour être ce truc un peu curieux, un peu visqueux, presque bancal. Des envies de Chupa Chups ou de jambes écartées, de ronces et de jolies fleurs fanées. De cathédrales gothiques, comme de barquettes de frites.
Régina Demina – Pyromane
De tout ça, Régina Demina s’en amuse. Même, elle s’en délecte. Qu’importe si elle lance la chasse ou boit la tasse. Tour à tour succube ingénu ou méduse en mal de tendresse, c’est une sirène faussement paumée récitant Baudelaire à une concentration de tuning, et qui cherche son Ulysse au milieu des watts, du fluo, et des 206 moumoutées. Elle en oublierait même qu’elle vient tout juste de le dévorer. C’est le chant du supplicié, sa castration sur le parking du supermarché. Elle pourrait le pleurer, que personne ne la croirait. Ce serait une erreur. Car au milieu de jardins orientalistes, de coupables pyromanes, de leçons algébriques sans logique, elle se trahit pourtant, et souvent. Mais pour la croire, il faudrait comprendre, la douleur et l’amour foiré. Mais personne ne comprend jamais le chagrin des fleurs fanées.
Dans cette Hystérie aux contours non délimités, Régina Demina se fait l’hôte d’un songe qui se transformerait bien vite en un mauvais rêve troublant et troublé. Un peu humide, un peu honteux. Et sans la peur trop forte, sans le réveil brutal du cauchemar pour nous sortir de là. Le morbide se dessine déjà. Alors on donnerait tout pour gagner encore du temps. Quelques miettes. Pour ces petites choses. Pour une Chupa Chups, pour cette barquette de frites. Pour des jambes écartées. Même pour la plus sotte des téléréalités. Mais tout bave déjà. Et Régina Demina nous sourit…
Atchoum, lui, s’est déguisé en princesse, et au loin la Belle et la Bête s’éclatent au pole dance.
Régina Demina – L’Amour monstre
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