La playlist de Julien Shelter
5 questions à Julien Shelter pour SK*.
Au moment de la confection de mon album je revenais sans cesse vers le piano et notamment vers l'album 'Playing The Piano' de Sakamoto. Avec mon pianiste Simon Barzilay nous l'évoquions sans cesse. Sa sensibilité, sa délicatesse dans le jeu, et cette douceur me font le plus grand bien dans des moments de doute et de mélancolie extrême !
Peut-être le titre que j'ai le plus écouté ces dernières années et sans jamais m'en lasser. L' album 'Hats' est un pur chef d'œuvre et il est sans doute le disque que j'ai le plus écouté dans ma vie. Ce titre est le plus réconfortant des tire-larmes..
J'ai découvert le grand Haruomi Hosono en allant chez un disquaire au Japon. J'ai immédiatement été séduit par cette musique à la fois exotique, ludique et en même temps familière. Tout l'album 'Paraiso' est une petite merveille hybride et complément libre. Hosono est un touche-à-tout génial, dont la musique, qui ne ressemble à rien d'autre, m'inspire beaucoup.
Je suis très touché par la pop brésilienne, et notamment celle des années 70, qui représente ce que je préfère en termes de sons et de production. Il en ressort une inventivité et une chaleur qui font du bien. La production de ce disque me fascine. C'est à la fois nostalgique et étrange, doux et groove. C'est sans doute l'album Brésilien que j'écoute le plus.
Ce titre correspond à mon obsession pour les sons enregistrés et pour la musique ambient que j'écoutais beaucoup au moment de l'enregistrement du disque. J'aime la richesse des sons et des textures : ce mélange d'organique et d'électronique. Il y a quelque chose d'assez mécanique et répétitif et en même temps c'est très beau et évocateur. Le titre idéal pour une sieste dans l'herbe. 'Le Jardin' de Roedelius, c'est pour moi comme un rêve éveillé !
Ce titre rêveur et hypnotique de Battisti est comme un grand et intense voyage visuel et sonore. C'est du cinéma pour les oreilles et c'est exactement ça que je vais chercher dans cet album 'Anima Latina'. Puis c'est en Italien, une langue que je comprends très mal. C'est pour ça que je peux me raconter ce que je veux car le voyage n'est jamais tout à fait le même.
J'aime tellement ce titre et la discographie de Nilsson en général : c'est tellement bien écrit et d'une grande beauté. Il réussit à créer tant d'espace dans sa musique, que nous pouvons toujours y trouver notre propre place.
La fragilité de sa voix blanche et cette mélancolie assumée me touche à chaque fois que je l'écoute. Il y a quelque chose de l'ordre de l'enfance chez lui qui me plait beaucoup. Tout l'album Chet Baker sings est un classique que j'écoute souvent et que j'écouterai encore longtemps.
Encore un autre crooner que j' aime écouter. A l'époque de la réalisation de mon album nous évoquions souvent la voix de Richard Hawley avec Yann Arnaud qui a mixé et réalisé "Island". J'avais très envie comme Hawley de "glisser" sur les notes sans jamais les attaquer directement et en assumant quelque chose d'intime et d'émotionnel.
J'ai découvert Helado Negro en 2019 au moment de l'écriture de mon album. J'ai tout de suite été séduit par sa folk synthétique et cosmique, cette douce mélancolie, et l'utilisation qu'il fait des sons enregistrés qu'il mêle à sa musique avec beaucoup d'élégance. On sent quelqu'un qui est en quête de beauté. J'ai eu l'occasion de le rencontrer lors d'un concert en Belgique. Il est comme sa musique : doux et authentique.
C'est beau à pleurer. La voix de Thom Yorke est d'une pureté absolue sur ce titre piano voix. Parfois je me dis que la musique peut sauver la vie : Radiohead a eu ce pouvoir sur moi !
J'écoute assez peu de chanson française mais lorsque j'ai découvert Olivier Marguerit j'ai tout de suite été touché par ce titre sublime que je ne me lasse jamais d'écouter. C'est de la trempe de la Ritournelle de Sébastien Tellier. S' il y a bien un musicien avec lequel je rêvais de travailler, c'est Olivier. J'ai eu tellement de chance de l'avoir à mes côtés sur le disque. Il a ce don rare et précieux de savoir se mettre au service des autres : il a tout de suite compris où je voulais aller.