On connait ses chansons en anglais avec Coming Soon, ses divagations électroniques avec Mont Analogue, on découvre une sensibilité impressionniste et impressionnante avec la beauté du jour, premier extrait d’un EP en français à paraître à la rentrée. Et l’on est séduit par la violente douceur de cette chanson cocon qui nous berce d’une langueur tout sauf monotone. C’est un Ben Lupus apaisé sans doute par la paternité qui nous rassure et nous conseille, « Quand je me demande comment faire face, comment les autres restent à la surface, je repense à ces matins… » avec cette chanson solaire et émolliente. Dans son roman, La Liberté ou l’Amour, Robert Desnos écrit, « leur chemin sera toujours parsemé des tessons de bouteille à philtre du rêve interrompu, des cailloux pointus de l’ennui. Pieds blancs marchant dans des directions différentes, les engelures du doute vous meurtriront en dépit des prophéties onéreuses de la cartomancienne du faubourg. » Ici la sibylle tire la bonne carte, celle de l’harmonie et de la communion amoureuse.
Ben Lupus – La beauté du jour
On se lève avant les autres
On pédale jusqu’à la plage
Le soleil n’a pas encore
passé la montagne
Qu’on est déjà dans l’eau du lac
Je fais semblant d’être une île
Mais chacun de mes deux bras
Est un pont tendu vers toi mon amour
Et dans ces moments je crois
Ce que je sens plus que ce que je vois
Ce qui dans nos yeux est séparé
Ne fait qu’un en réalité
Et c’est bon quand ça se passe
On se trouve tout remplis de choses
On est tiré vers le dehors
Et puis c’est le lac qui s’écoute dans le ciel
Et tout ça c’est une joie
Alors tu te laisses flotter
Comme un très beau morceau de bois vers la rive
Et dans ces moments je crois
Ce que je sens plus que ce que je vois
Ce qui dans nos yeux est séparé
Ne fait qu’un en réalité
Dans la beauté du jour
Quand je me demande comment faire face
Comment les autres restent à la surface
Je repense à ces matins
A cette lumière qui traverse 150 millions de kilomètres
Pour venir entremêler quelques filaments
D’or à tes cheveux encore mouillés
Mon amour
Et dans ces moments je crois
Ce que je sens plus que ce que je vois
Ce qui dans nos yeux est séparé
Ne fait qu’un en réalité