Passé et présent. Raconter le rapport intime à sa ville n’est pas chose aisée. Avec Je tiens d’elle, on suit les aventures croisées de trois Huckleberry Finn des corons. Partir pour mieux revenir, marqué par l’humanité et les traditions d’une ville qui a connu un paquet d’épopées. Ce nanard là n’a rien à voir avec l’autre. C’est un passeur. Raphaël et Théo ont saisi le témoin et l’ont transformé en flambeau. Eux aussi marqués par la ville, par cette ville de Saint-Etienne, par leurs racines, luttant contre les forces contraires. Partir pour mieux s’ancrer et aller voir se qui se cache derrière le soleil. Cette terre noire est gorgée de générosité comme cette chanson et les regards croisés. Il y a 46 ans, Bernard Lavilliers chantait « On n’est pas d’un pays mais on est d’une ville ». Terrenoire répond en déclarant, « c’est assez inexprimable ce que les villes ouvrières laissent dans la poitrine, quelque chose entre le vague à l’âme et une certaine idée de la fraternité ». C’est le bon mot, ce morceau transpire la fraternité entre générations, du puits Couriot aux vidéos familiales.
Bernard Lavilliers sortira son nouvel album Sous un soleil énorme le 12 novembre. Il sera en concert au Zénith de Saint-Étienne le samedi 26 mars. Terrenoire sera en concert avec La Belle Vie au Fil à Saint-Étienne le samedi 20 novembre.
Bernard Lavilliers – Je tiens d’elle
Je tiens d’elle
Ma Saint-Étienne
Plus brave que belle
Plus frère que fière
Plus fière que celles
Qu’ont pas souffertJe suis noire, je suis belle
Je suis fumée poussière
Vacarme assourdissant
Mais ça c’était avantIl faudra que je parte mais promis je reviens
Poser ma rose fière sur la terre des anciens
Je f’rai rugir les gares les rêves de grands chemins
Il faut bien que je parte pour devenir quelqu’unAu quartier du Soleil quand j’apprenais la boxe
Pour secouer les grilles d’un avenir branlant
Brûlant comme une torche que n’éteint pas le vent
J’ai franchi l’océanJe tiens d’elle
Ma Saint-Étienne
Plus brave que belle
Plus frère que fière
Plus fière que celles
Qu’ont pas souffertJe savais pas bien
Comment devenir ce musicien
Partir loin d’elle
Ouvrir mes ailes
Quel visage auras-tu demain ?
Ma Saint-Étienne
Ma Saint-ÉtienneIl faudra que je parte
Le tramway du désir à cinq heures du matin
Les paupières mi closes
La musique sur pause
Les mains calaminées
Et les rêves en sursis
La guitare si lointaine
Me parle de pays
D’amazones en cavales
Et de femmes fatales
Il fallait que je parteJe crache mes poèmes, je crache mes première cigarettes
J’gueule dans l’usine morte les entrailles ouvertes
Milliers d’arpèges dans le garage, chasseur d’orages à vélo
L’aventure c’était les fruits volés, les plans d’eau
Si mon cœur est bizarre c’est p’t’être que mon accent est bizarre
Tous les mots que j’écris jaillissent de ma terre noire
J’ai tordu la vie pour elle dans ces forges imaginaires
J’suis pas un marin mais j’ai pris la merJe tiens d’elle
Ma Saint-Étienne
Plus brave que belle
Plus frère que fière
Plus fière que celle
Qu’ont pas souffertJe savais pas bien
Comment devenir ce musicien
Partir loin d’elle
Ouvrir mes ailes
Quel visage auras-tu demain ?
Ma Saint-Étienne
Ma Saint-ÉtienneOh ma première guitare ma petite espagnole
Qui ressemble à un voilier
Le manche a tant souffert sous mes doigts malhabiles
Mes rires mes colères
C’est ma mère qui me l’a offerte
Elle m’attend quelque part
Elle m’attend quelque partJe tiens d’elle
Ma Saint-Étienne
Plus brave que belle
Plus frère que fière
Plus fière que celles
Qu’ont pas souffertJe savais pas bien
Comment devenir ce musicien
Partir loin d’elle
Ouvrir mes ailes
Quel visage auras-tu demain ?
Ma Saint-Étienne
Ma Saint-Étienne
Superbe hommage à sa ville natale On sent l’âme et la conscience intact de Bernard Lavilliers . Superbe retour ! Grand monsieur.