Minizza a choisi de mettre en son les mots de Huysmans et de son À Rebours (1884). Mais c’est plus qu’une adaptation musicale, c’est une appropriation, une régurgitation. Alors, oui c’est sans doute de prime abord d’un accès difficile comme le peut être le monstrueux triple album de Mendelson ou le Retrouvailles de Nicolas Comment. Vous n’écouterez pas À Rebours paru chez Brocoli dans votre voiture ou en faisant votre jogging mais il est sûr que vous serez transformé à jamais par cette expérience sonore.
« Tel un ermite je n’attends plus rien de la vie, tel un moine aussi, je suis accablé de lassitude, mon esprit saturé d’art et de littérature, refuse lui aussi d’en absorber davantage, mon esprit, toujours lui, est empli d’une immense étendue de tristesse sur laquelle nagent, semblable à des ridicules épaves des épisodes sans intérêt de mon existence, plein de dégoût, je regarde impassible, défiler les années de ma vie défunte, je suis, manière imprévisible, dominé tout entier par des abstractions… »
Minizza – Dominé par des abstractions
Minizza - À rebours