Il faut se souvenir de 1974 et de la sortie des Valseuses. Un tremblement de terre cinématographique et sociétal Jamais on avait parlé ainsi au cinéma avec deux acteurs (et plus) en état de grâce. Une ouverture vers un monde nouveau qu’avait au final à peine desserré mai 68 et qui avait fait péter le point godwin pour un film qualifié d' »authentiquement nazi ». Mais les deux strong>Cabadzi s’emparent des mots de Blier pour les faire danser en bouche à la fête foraine dans une société de plus en plus réactionnaire. Vulgaire poésie ? poésie vulgaire ? poésie tout court à écouter, scander ou lire.
« Tu vois, quand on nous fait pas chier, et bien on se contente de joies simples.
On n’est pas bien là ? Hein ? On se débat on vit on fait du bruit on remercie avec les yeux.
Je demande pas grand chose. Qu’est ce que je demande ? Un peu de compagnie. Un peu de compagnie pour quoi faire ? Pour parler. Les gens ne se parlent plus. Tu veux pas faire un petit effort. Manifester un peu plus d’enthousiasme. Un minimum d’entrain à la manœuvre. Allez marche pas si vite, dans la vie tout s’arrange, y a pas de raison de se biler. Et on bandera quand on aura envie de bander.
Je dis oui, totalement oui, je dis bien, de mieux en mieux.
Discographie
CabadziJ’ai froid, ça fait des semaines que j’ai froid. Y en a marre des flingues, y en a marre des cauchemars. Y a quelque chose de grave, quelque chose de triste. Est ce que quelqu’un sait ce qui se passe ? Et puis d’abord on est où ? Et où est ce qu’on va ? Y a un truc de prévu pour le retour ? Y a une navette ? On en sait rien de s’ils ont des cartes et des boussoles. C’est quoi le programme ?
Allez arrête de te faire du souci. Regarde toi dans mes yeux tu vas te trouver sublime. Tu sais que t’es beau quand tu te fais du souci ? Mais je voudrais que tu la fermes ou je te fais bouffer la dune. Je te l’ai déjà dit dans la vie tout s’arrange, y a pas de raison de se biler et on bandera quand on aura envie de bander.
Je dis oui, totalement oui, je dis bien, de mieux en mieux.
T’as l’air tellement constipé qu’on a envie de te charrier. Faut pas rester comme ça mon garçon. Faut déplier ses ailes. Qu’est ce qui t’empêche de t’envoler ? C’est du béton ton destin. Tu vas t’égratigner, c’est tout ce que tu vas faire. Mais bordel y a bien un cul qui nous attend quelque part. Et tu vois, ceux qui se croient heureux, même moi j’y crois pas des masses. Qu’est ce que t’en sais de s’il est heureux ? Peut être qu’aujourd’hui`il est gagnant tant mieux. Mais demain ? Demain ? T’en sais quelque chose ? T’en sais rien.
Et franchement, on n’est pas bien là ? Paisible, à la fraîche, décontracté du gland, et on bandera quand on aura envie de bander. Je dis oui, totalement oui, je dis bien, de mieux en mieux. »
Cabadzi - Cabadzi x Blier